mardi 27 août 2013

Mettre les gens dans des cases




De la maternelle à l’université, ils vivent un enfermement. Le vocabulaire que nous employons au quotidien en est, sans que nous en ayons conscience représentatif : certains d’entre nous se rendent dans des casernes, pendant que d’autres travaillent dans de petites ou de grandes « boîtes ». Même pour nous divertir, nous allons « en boîte », et comment ? Dans nos « caisses », bien sûr ! Il y a même les « boites à vieux », avant que notre itinéraire ne s’achève, lui aussi, dans les boîtes ultimes, en un repos que rien ne peut plus troubler. Qu’ils en soient conscients ou non, tout est exigu dans la vie des citadins, à commencer par l’absence d’horizon. La télévision, avec ses images témoignant de la vastitude du monde, se charge de nous le faire un instant l’oublier … Cet univers quasi carcéral atteint son apothéose avec la prolifération des clés, serrures, codes d’entrée, caméras de surveillance, etc. Un tel climat de prévention, de suspicion ne peut évidemment produire que des toxines sociales exacerbant un sentiment d’insécurité, en créant de véritables barricades, intérieures et extérieures.

Pierre Rabhi, Vers la sobriété heureuse, 2010







Design studio S, 9h capsule hotel, Kyoto, 2009

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