mercredi 26 mars 2014

Les possibles de l'espace post-apocalytptique

Ce qui fascine dans les scénarios post-apocalyptiques c’est la redécouverte du monde moderne, abandonné à son triste sort, il redevient un territoire des possibles, renouvelable, souple appropriable.

Que ce soit après une épidémie (dans la série Survivor), l’invasion des zombies (Walking Dead ou Dead Set), une catastrophe naturelle, ou nucléaire (The 100), le monde est vidé de sa population, de ses usagers, de ses codes.

Ce sont souvent les espaces emblématiques de la modernité qui sont choisis par les scénaristes et réalisateurs pour devenir les décors et supports de l’intrigue post-cataclysme : les lieux de consommations, de divertissement de masse, supermarché, parc d’attraction, bowling ; les lieux dédiés à la voiture, parkings, autoroutes ; les lieux de travail ; ou encore les hétérotopies modernes telles que la prison …














Le plus souvent les humains sont voués à la migration pour survivre, trouver à manger, un refuge, ou fuir.
Ils traversent ainsi ces territoires à priori codifiés mais qui après la catastrophe ont perdu leurs obligations, leurs vocations, leurs règles du jeu, libérant ainsi les pratiques de l’espace.

Jouer au foot sur l’autoroute, monter à cheval sur la voie ferrée, se servir gratuitement dans un supermarché, taguer les murs de la ville, habiter un immeuble de bureau, une prison, la maison de quelqu’un d’autre … sont autant de situations rendues possibles par le passage du cataclysme, balayant les conventions d’usages, les frontières et les propriétés.

L’humain retourne à son statut d’explorateur, mais d’un monde déjà parcouru, dont il redécouvre les potentialités et la malléabilité. Il redevient aussi conquérant, puisque dans beaucoup d’intrigue le jeu des territoires se remet vite en place.

Les images sont tirées de la série Walking Dead (saison 1), de Survivor (saison 1) et de Dead Set. 

Texte de